Wiki Commando Kieffer
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Guy Hattu
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Informations générales
Nom complet Guy Jean Marie Hattu
Naissance 02/03/1915
Engagement FNFL 24/07/1941
Matricule 75FN41
Stage Commando
Badge 46
Première présence attestée au commando 09/03/1943
Raid Hardtack 23
Affectation 6 juin Troop 1
Décès 09/02/1978
Lieu de sépulture Morainvilliers
Itinéraire
Affectations 1er BFMC


Né le 2 mars 1915 à Paris et décédé le 9 février 1978 à Paris, Guy Hattu était un officier membre du 1er BFMC. Le 6 juin 1944, il était second-maître fusilier et faisait partie du QG.

L'enfance et l'adolescence…[]

Guy Hattu né le 9 février 1915 à Paris de Marie-Thérèse Bernanos (soeur de l'écrivain Georges Bernanos) et de Paul Hattu. Il grandit à Nogent-sur Marne (Val-de-Marne). Il n'a pas une grande admiration pour son père. Dès l'âge de 17 ans, il reçoit les conseils de son oncle Georges Bernanos. Ce dernier le pousse à lire toute l’œuvre de Balzac. Drumont, Maurras font aussi partie des auteurs à lire bien que Bernanos se soit éloigné de celui qui fût son maître jusqu'à le renier.

Guy Hattu grandit ainsi sous l'influence intellectuelle de Bernanos, auteur paradoxal et anticonformiste: royaliste, il défend pourtant "l'esprit de révolte de 1789", antiparlementariste de droite, il dit du nationalisme qu'il « déshonore l'idée de patrie », attaque violemment Franco et l'attitude conciliante de l’Église d'Espagne à l'égard de celui-ci. Bernanos s'attirera d'ailleurs l'hostilité de son ancienne famille politique, l'Action française avec qui il avait déjà rompu violemment en 1932.

Guy Hattu n'en reste pas moins militant contre un certain anti-parlementarisme. En 1934, il rejoint les "Croix de feux" du colonel de La Rocque, mouvement qui réclame un pouvoir exécutif fort et une politique sociale tout en rejetant le fascisme. Guy Hattu participe ainsi, alors qu'il n'a que 19 ans, aux manifestations du 6 février 1934. Son activisme lui vaudra d'être arrêté et de comparaître en correctionnel.

L'adolescent au caractère enflammé, finit par se concentrer sur sa vie professionnelle et embrasse un début de carrière dans les Assurances, à La Nationale, où il est embauché dés 1933. En 1936, alors que son père vient de mourir, il est appelé au service militaire. Il demande à son patron de lui garder son poste en attendant qu'il finisse de remplir son devoir national et rejoint ainsi le 69ème Régiment d'Infanterie à Toul en septembre. Vers août 1938, alors qu'il s'apprête à rentrer, il est envoyé pour une période supplémentaire de 21 jours le long de la frontière allemande. Si la situation y est tendue, l'affrontement n'a pas lieu et Guy Hattu est renvoyé dans ses foyers le 18 août 1938.

Alors que La Nationale lui rouvre ses portes comme promis, Guy Hattu, contre la volonté de sa mère, décide de changer de vie en rejoignant son oncle Georges Bernanos,sa tante et ses cousins qui se sont installés au Brésil depuis juillet… 

Avant la France Libre…[]

En décembre 1938, Georges Bernanos accueille son neveu à Itaïpava à une centaine de kilomètres de Rio. Il lui propose de s'occuper de ses affaires et de l'aider dans son travail.

Après une année de vie austère, reclus dans des fazendas isolées à une centaine de kilomètres de Rio, où son oncle tente de développer une activité agricole en marge de son travail d'écrivain pour nourrir toute sa tribue, la guerre se profile… En septembre 1939, après l'invasion de la Pologne, la France, suivie par l'Angleterre, déclare la guerre à l'Allemagne. Guy Hattu supplie le consulat de Rio de l'envoyer en France. Mais en décembre 1939, Guy Hattu est finalement mobilisé à Dakar et Ouagadougou (AOF). À son grand regret, la guerre ne lui permet même pas de retrouver sa mère, restée à Paris, ni de rejoindre ses frères, partis au front. Il reste ainsi cloîtré, "immobilisé" en AOF avec pour mission de défendre cette partie de l'empire colonial français, gouverné par le général Boisson. En mai 1940, il apprend avec douleur l'Armistice puis l'entrevue de Montoire du fond de sa garnison. Il vit en direct les événements de Dakar de septembre 1940. Sa seule consolation : il réussit à capter Radio Londres grâce à un ami; c'est là qu'il entend parler du général de Gaulle pour la première fois. Il s'empresse d'aller à la bibliothèque militaire et lit ses œuvres intégralement. Impressionné par son style, il décèle en lui un grand homme qu'il situe dans la lignée de Peguy ou Lyautey…

En novembre 1940, après des mois d'attente interminable, il est enfin démobilisé. Sachant qu'il risquerait de se faire arrêter ou déporter en rentrant en France, il retourne à Rio de Janeiro retrouver son oncle, dans le but de repartir au plus vite vers l'Angleterre. Il reçoit des nouvelles de sa mère, ce qui le rassure.

La France Libre[]

Arrivé par le Florida à Rio, il se rapproche du bureau des Forces Françaises Libres que son oncle soutient depuis l'Appel du général de Gaulle. En janvier 1941, il s'inscrit aux FFL à Rio de Janeiro. Il aide de nouveau son oncle dans ses affaires avant de recevoir l'autorisation de partir en Angleterre. En mai 1941, c'est chose faite. Il embarque, tout comme son cousin Yves Bernanos, pour Liverpool qu'il atteindra début juin. Après quelques semaines dans des camps d'accueil, il rejoint Londres en juillet 1941 et s'inscrit comme Français Libre. Il est quartier-maître 2ème classe. Le même mois il réussit à être maître-secrétaire aux Affaires Politiques de la France Libre (Maurice Dejean). 

En septembre 1941, il entre au Commissariat à l'Intérieur (André Diethelm) et participe à la création de "Radio Gaule" (radio clandestine anti-Pétain supervisée par les services secrets britanniques et contrôlée par le Comité de la France Libre) avec Guy Vourc'h et Michel Faul. Il y côtoie Jean-Louis Crémieux-Brilhac chaque semaine. La radio émettra jusqu'à novembre 1942 au moment du débarquement en Afrique du Nord… Las de rester dans les bureaux de la France Libre, il souhaite prendre les armes. Il rejoint alors Guy Vourc'h (parti en septembre) et Guy de Montlaur (on les appellera "les trois Guy" ) au n°10 Commando.

Les commandos[]

C'est en mars 1943 qu'il intègre l'unité commando créée et commandée par Philippe Kieffer au sein du n°10 Commando à Criccieth. En avril 1943, il effectue son stage commando à l'école d'Achnacarry.

Guy Ecosse fin mai 43 - légendée

À la C.I. les 24 et 25 mai 1943, il participe au raid Hardtack 23 sur Bray-Dunes dans la nuit du 27 au 28 décembre 1943. La vedette s'étant enlisée, l'opération ne put cependant pas être menée à bien.

Après quelques entrainements intensifs en Écosse, et manœuvres de répétitions, il embarque à Warsash le 5 juin et débarque à Colleville-sur-Orne le 6. Il fait partie du Headquarter (Quartier général) de Kieffer. Durant l'été 1944, il prend part à la campagne de Normandie. Lorsqu'il retrouve enfin Guy Vourc'h (blessé sur la plage le 6) soigné de ses blessures mais tombe malade à son tour et doit repartir en convalescence en Angleterre. En août, il revient, non sans joie, à l'unité… Après son rapatriement, une période de repos et son rééquipement, l'unité retourne au front aux Pays-Bas en octobre et débarque à Flessingue le 1er novembre puis aux opérations de Beveland-Schouwen avec les 2 autres Guy. La prise de Flessingue sera décrite par Eisenhower comme l'un des faits d'arme « les plus braves et les plus audacieux de toute cette guerre ». En mai 1945, Guy Hattu revient à Paris et remonte les Champs-Elysées avec son commando puis participe à la garde du camps de prisonniers Allemands de Recklinghausen où sont enfermés des criminels de guerre en attente de jugement. En janvier 1946, Guy Hattu est démobilisé.

Après la guerre…[]

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Guy Hattu en commando (photo famille Hattu)

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De gauche à droite: Montlaur, Hattu, Kieffer, Séné

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André Foliot, Guy de Montlaur, Guy Hattu et Jacques Sénée

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Passionné d'écriture, doté d'une certaine plume et d'une expérience de radio, Guy Hattu cherche à trouver un nouveau chemin, après dix années d'activités militaires qui se sont quasiment enchainées… Ami de Jean Marin, de Jean Oberlé et de Pierre Bourdan, il entre au journal Bref dés le mois de janvier comme secrétaire de rédaction. En janvier 1947, Pierre Bourdan, pour qui il a une grande admiration, entre au gouvernement de Ramadier et devient ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, chargé des services de l'Information. Il lui propose le poste d'attaché de presse dans son cabinet. Il y restera jusqu'en 1948, malgré la démission de son ami en septembre 1947… Il fait ensuite un passage éclair à l'AGDC (Alliance Générale de distribution Cinématographique) en mars 1948. Le 5 juillet 1948, Bernanos, revenu du Brésil depuis 1945, s'éteint d'un cancer du foie. Guy Hattu est très affecté par la mort de son oncle… En septembre, Guy Hattu rentre à Radio Luxembourg (qui deviendra RTL) comme directeur commercial d'Information et Publicité (IP). Il y retrouve quelques compagnons de la France Libre et y restera trente ans, cultivant une longue amitié avec Jean Marin et Oberlé… En 1957 il épouse Brigitte Glandaz, veuve, âgée de 28 ans dont il adopte les deux enfants en bas-âge, Dominique et Olivier. En 1959 et 1962 naîtront Chantal et Jean-Pascal… Le 9 février 1978 il est emporté par une leucémie. Guy Vourc'h, devenu professeur en anesthésie à l’hôpital Foch, l'avait hospitalisé dans son service et l'a accompagné jusqu'à son dernier souffle, au milieu de sa famille. L'équipe de RTL lui rendra un hommage émouvant à l'antenne le soir même. Guy Hattu est enterré à Morainvilliers (Yvelines) non loin de sa maison de campagne et de celle de son ami Guy Vourc'h. 

Guy HATTU 1977 - copie

Citations[]

Un matin à Ouistreham de Guy Hattu. Préface de J-L Crémieux Brilhac. Textes assemblées par J.P Hattu.Editions Tallandier. mai 2014

Alias Caracala de Daniel Cordier.Témoins Gallimard.Page 304

Mémoires de Raymond Aron. Editions Club France Loisirs. Page 192

Liens externes[]

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